Une histoire de glace et de feu

Voici mon histoire  

EPILOGUE : VOUS NE SAVEZ RIEN

Parfois quelqu'un vous hante si profondément, que ça arrête de vous blesser. Ça arrête de vous faire ressentir des choses. Puis soudainement tout revient. Chaque mots, chaque blessures, chaque moments... Comment pourriez-vous comprendre mon besoin de revenir ? Même si vous me demandez, même si vous m'écoutez, vous savez que je ne suis pas réellement ici. Un regard, un sentiment, vous ne voulez pas vous souvenir de mon histoire. Ils ont verrouillés mon passé. Vous n'avez pas vu ce que j'ai vu, et ce que je vois encore... Mon passé me définit, voilà qui je suis. Je suis... Une ombre... Je suis blessée et hantée. C'est pourquoi je suis ce que je suis et même si je ne suis rien … Il semble que ce qui doit m'aider à me relever, me met d'abord au plus bas. Le monde devient sans dessus dessous et tout en train de disparaître. Rien n'est comme ça devrait être. Une tristesse lourde remplit mon âme. Quand je me regarde dans un miroir, je ne vois rien, et rien ne peut me faire remonter à la surface. Coincée dans la misère de la vie, perdue dans la douleur de mon âme et incapable de voir la lumière. De distinguer les couleurs de l'aube. Finalement les choses les plus sombres de ma vie peuvent revenir. La colère de mon âme ne s’arrêtera jamais. C'est comme s'il fallait toujours plus de cauchemars mais jamais la force de les affronter... Et peut-être que vous vous demandez pourquoi ? Mais pitié, je ne veux plus y penser... Je veux espérer et essayer de survivre. Tout le reste semble insignifiant en comparaison de la chose la plus importante à faire venir. La guérison. Je sais que je suis impuissante, dépendante, désespérée. Mais qu'est ce qui arrive quand tout ce qu'il vous faut est de vous sentir en vie ? Je ne veux plus jamais entendre de promesses. Mais poussez moi à bout, et vous verrez la preuve que je suis vide. Mais j'essaie de trouver le Nord pour revivre. Comme un papillon qui espère voler. Je souhaite que quelqu'un me tende la main et me dise que ça va bien se passer. Mais le charme de la vie me donne de l'espoir. Et peut être un jour, mon été viendras.

CHAPITRE UN : UNE TRISTESSE

Des cris... Des rires... L'odeur du sexe... J'avais à peine sept ans et je me sentais mal à l'aise dans cet environnement malsain. J'avais honte... J'étais la bâtarde d'un homme que ma mère n'avait connu qu'en étant payer pour s'adonner au sexe. Quand je sortais dans les rues, les enfants issus de noblesse se moquaient de moi. Tous savaient que j'étais la bâtarde d'une prostituée esclave. Mes vêtements n'étaient pas à ma taille, et même si ils l'avaient été, j'aurais eut l'air ridicule... Des cris et le bruit d'une bouteille qui se casse me firent sursauter. Le maître du bordel était hors de lui. La présence d'une enfant bâtarde donnait une mauvaise image du lieu de plaisirs.Maman le savait, elle aurait dut se débarrasser de moi, mais elle m'avait aimé dès le début. Elle avait essayé de me cacher. Mais une enfant ne peut rester dans un placard toute la journée. J'avais déjà eu la chance de vivre jusqu'à maintenant. Roulée en boule dans un coin de la pièce, je voyais maman se faire violemment frapper. Je bouchais mes oreilles et pleurait, mais mes cris semblaient silencieux face au bruit des os qui se cassaient sous les coups de poings du maître.

<< - Toi tu ne bouges pas ! >> Menaça l'homme avant de quitter la salle.

Je rampa jusqu'au corps de maman. Cette substance rouge coulait sur le sol. Non seulement Maman avait été frappée, mais en plus, un couteau était enfoncé dans son ventre. Cette dernière pleurais.

<< - Maman ! >> Hurlais-je en pleurs.
<< - Kisha... Ne pleurs pas mon ange... Je ne veux pas que tes larmes lui appartiennent... >>

Maman leva sa main ensanglantée puis passa ses doigts dans mes cheveux comme pour me rassurer. Ses yeux me regardaient mais elle ne semblait plus présente.

<< - Tu dois vivre... Tu dois grandir... N'appartiens à personne... Sois libre... Jure le moi Kisha... >> Supplia t-elle en expirant son dernier soupire.

Maman avait rejoint les étoiles. Je pleurais, recroqueviller sur sa poitrine. Sa tête sur mes petites jambes frêles. La vie est faite de changements, que vous le vouliez ou non. Des êtres chers vous seront arrachés par la vie et des rencontres insoupçonnables les remplaceront. Mais quand on perd une personne vraiment vraiment importante ? Ça se passe comment ? On doit faire comment pour réapprendre à vivre sans elle ? Quand deux chemins prennent des directions radicalement différentes. Quand cette personne, qui vous réchauffait le cœur en un simple sourire, décide de prendre le large... Je vous parle de ce vide, de cette douleur qui vous transperce le cœur à chaque pensées que vous lui accorder. De ces souvenirs qui bien que magnifiques, arrivent encore et toujours à vous décrocher une touche de nostalgie. Même après le temps, même après la distance. Je vous parle de cette personne qui, lorsque vous êtes au plus bas, est la seule à pouvoir redonner des couleurs à votre quotidien. Je vous parle de cette maman, qui vous a donné amour et protection. Oui, comment fait-on quand le destin prévoit deux tracés qui ne se rejoignent jamais ? Comment fait on quand on la voit s'éloigner, s'éloigner et finir par s'effacer. Cette personne qui semblait pourtant comme gravée dans votre routine. Dites moi qu'il est possible de recommencer à sourire, qu'il est possible de retrouver la force de se lever. Si c'est ça la vie, moi je veux arrêter d'y goûter. Si c'est ça s'attacher moi je préfère mieux tomber sans être protégée.

<< - Je te le jure par les sept, Maman... >> Murmurais-je entre deux sanglots.

CHAPITRE DEUX : HORRIBLE ECHANGE

Le maître du bordel m'échangea contre une bourse d'or. Je ne souriais pas, je ne pleurais pas. Et je me mettais dans une rage bouillonnante dès que quelqu'un me touchait. Tapant dans le vide, mordant et grognant tel un loup se sentant en danger. Le maître avait eut beaucoup de mal à me vendre à cause de mon comportement, mais le nouvel homme qui était face à moi ne semblait pas gêné par mon attitude.

<< - Faites attention, mon ami. C'est une petite harpie. >> Prévînt le Maître, faute de ne pas avoir de cœur, il était au moins honnête.
<< - C'est cela que je recherche... De la hargne. De la haine. >> Souriait l'acheteur.

Ils durent m'enchaîner pour le voyage jusqu'à Meereen. Je quittais Yunkaï. Au fond, j'étais heureuse de quitter ce bordel, mais un pincement au cœur me fit serrer les dents. Ce bordel me reliait à ma mère. J'étais désormais seule avec un homme que je ne connaissais pas. Une fois à Meereen, l'homme ne put me libérer de mes liens. J'étais trop féroce alors je fus enfermée dans une cage.

<< - Tu resteras ici, petite. Tu resteras ici tant que tu ne te montreras pas plus obéissante. >> Annonça l'homme.

Je passais alors plusieurs jours voir une semaine et demie dans cette cage avec juste de l'eau. Les chaînes m'entravaient en plus d'être dans une cage trop petite. Je luttais, mais je sentais mes forces s'affaiblir. A quoi ça sert la vie ? On nous pose et après on nous reprend quand ça nous chante ? Comment est ce qu'on peut se remettre d'un truc pareil ? Il faut se dire que la personne qu'on a perdu aurait voulu qu'on soit heureux ? Il faudrait voir le monde comme d'habitude, il faudrait rire, chanter, être heureux ? Mais après ça, on a plus du tout envie de rire, on a juste envie de revenir en arrière mais on ne peut pas.On ne peut plus lui dire qu'on l'aime, on a pas le temps, on a plus le temps, on a jamais eu le temps...

CHAPITRE TROIS : LA LUTTE

<< - Je m'appelle Hazkar, je suis désormais ton maître. Tu devras l'accepter. Tu ne parleras que pour me remercier de ma clémence ou si je te le demande. Est-ce bien clair ? >>  Dit l'homme en faisant les cent pas devant moi.

J'avais capitulé. J'avais honte, j'avais mal... Maman, excuses-moi... Je ne suis pas libre. Je déglutis puis hocha la tête en guise de compréhension.

<< - Je me fiche de ton prénom, il ne vaut rien ici. Je t'appellerais Sombre Louve. Car c'est ce que je pense de toi. Saches que je vais faire de toi quelqu'un de dangereux. Tu as la chance d'avoir cette opportunité, à la moindre bêtise, tu seras sévèrement punie et envoyer dans un bordel comme ta mère. >>  Expliquait-il de son œil sévère.

Je hochais à nouveau la tête en serrant les dents. Que voulait-il de moi ? Que voulait-il dire par « personne dangereuse » ? Je le compris que bien plus tard. Hazkar désirait ardemment avoir son propre guerrier, son assassin voir son garde du corps. Il avait souvent payé des hommes pour le faire, mais ils n'étaient pas assez... Inhumains.  Cependant, il ne voulait pas d'un immaculés. Ils étaient forts en groupe et n'étaient pas assez discrets et souples. Hazkar avait besoin de quelqu'un qui puisse disparaître facilement dans les ténèbres de la nuit, quelqu'un qui connaîtrait chaque façons de torturer une personne. Les hommes n'avaient pas l'habitude de voir une femme assassin, ont se méfiait beaucoup moins de nous.

A mes sangs de lune, mon entraînement commença. Je n'avais pas un maître de danse, je n'avais pas gentil chevalier qui, par pitié, m'apprit le maniement des armes. Oh non... C'était un monstre... Avec lui, c'était « apprends ou crèves ». Chaque mouvements étaient étudiés, et je me devais d'exceller dans cette matière, si je loupais un seul pas . J'étais battue. Croyez moi, j'ai appris vite. Hazkar me forçait à observer des séances de tortures. Sur des hommes, des femmes et... Des enfants... Tant d'images circulaient dans ma tête la nuit, quand j'avais le droit de dormir. Je faisais des cauchemars, je voyais le visage flou de ma mère. Je l'avais presque effacé de la mémoire. Rien n'est plus agaçant que de ne pas se rappeler ce dont on ne parvient pas à se souvenir et rien n'est plus énervant que de se souvenir de ce qu'on voudrait parvenir à oublier. J'endurais, je luttais. Je me battais contre moi-même. Au bout de plusieurs années, Hazkar et l'homme d'armes avaient fait de moi un monstre. Plus aucunes émotions brillaient dans mes yeux. Vêtue de noire, je n'étais plus Kisha mais Sombre Louve... Je tuais énormément de gens, je torturais tout les jours. Je ne dormais et mangeais que très peu. Le sang ne me faisait plus peur. J'étais comme en apnée. Hazkar me fit même passer de nombreuses fois à l'arène. Je ne perdais aucuns combats. La seule émotion que je connaissais était la haine. La haine, mais celle qui vous ronge les tripes et qui vous donne envie de vous cogner la tête dans les murs...

CHAPITRE QUATRE : DAENERYS TARGARYEN

<< - Sombre Louve ! Viens ici ! >> Appela Hazkar.

Je le rejoins aux remparts afin d'assurer sa protection. Une armée s'étendait devant Meereen. Une femme aux cheveux blancs et aux vêtements bleus à sa tête. Tout le monde regardaient avec crainte la scène qui se déroulait sous nos yeux ébahis. Meereen envoya son champion sur la plaine afin de combattre le champions de cette armée. Le champion de Meereen pissa devant la jeune femme en hurlant des insanités sur l'armée immaculée. Hazkar ne put s'empêcher de rire aux éclats. Il monta sur un destrier blanc tandis que le champion de l'armée était à pied. Le combat ne fut point long. Le cavalier fut tué. Un calme plat s'installa. Puis la femme aux cheveux blancs se mit à parler d'une voix forte.

<< - Je suis Daenerys Targaryen. Vos maîtres vous ont menti à mon propos ou ils ne savent rien. Cela n'a pas d'importance. Je n'ai rien à leur dire ! Je vous parle à vous. D'abord, je suis venue à Astapor. Ceux qui étaient des esclaves, se tiennent derrière moi. Libre ! >>

Les esclaves échangèrent un regard. Moi-même je fronça les sourcils.

<< - Ensuite je suis allé à Yunkaï, Ceux qui étaient des esclaves se tiennent derrière moi. Libre ! Maintenant je suis venue à Meereen. Je ne suis pas votre ennemie. Vos ennemis sont à côté de vous ! Vos ennemis ont tués vos vies et vos enfants ! >>

Plusieurs familles quittèrent les remparts, mais l'agitation se faisait sentir parmi les esclaves.

<< - Vos ennemis ne sont rien pour vous, mais ils vous enchaînent et vous fait souffrir tout en vous commandant. Je ne vous commande pas, je vous offre un choix. J'amènerais vos ennemis à ce qu'ils méritent ! >>

J'écoutais ce qu'elle disait, et sa voix, ses mots me redonnèrent espoir... Des tonneaux furent projetés contre les murs de la cité, remplis de colliers d'esclaves. Je me baissa puis en saisit un. Je portais le même. La nuit tomba et ce fut dans les égouts que les immaculés puent infiltrer la ville de Meereen. Ils entrèrent dans la salle ou tout les esclaves dormaient. Ils leur donnèrent des armes puis leur annonça que c'était à eux de prendre la liberté s'ils la choisissaient. J'étais au courant car cette nuit là je tua de nombreux maîtres en écrivant sur les murs avec leur sang « Tuez vos maîtres ». Une émeute commença, je ne tua pas mon maître, car il avait fait de moi une guerrière, et c'est ce don j'avais eut envie toute ma vie. Quand Daenerys put entrer dans la ville au petit matin, tous jetaient leur colliers d'esclaves sous ses pieds, je fis de même. « Mhysa ! ». Elle était devenue notre nouvelle mère. Nous l’acclamions tandis qu'elle franchissait les marches pour se rendre dans le lieu du roi.

Je souriais et les larmes de joie coulaient le long de mes joues. Nous avions une reine. Une reine qui nous avait donné de l'espoir, une reine qui nous donnait une raison de se battre... Je jura devant les nouveaux et les anciens dieux que je protegerais la vie de Daenerys Targaryen toute ma vie. Avant je mourrais... Aujourd'hui je vis... Maman... Je suis libre...