Parfois, un seul détail, un grain de sable, un imprévu, peut tout faire basculer. Peut bousculer les plus intimes convictions. Une vie entière. Alors tous s'écroule comme un château de cartes, ainsi que toutes les certitudes qu'on avait fondées. Tout notre petit monde qu'on avait pris soin de protéger éclate comme une bulle de savon. On avait pris du temps pourtant à construire tous cela. Mais tout est fragile. Tout est si facile à détruire. La vision de cette destruction était subjective. Pour Orophéria, la liberté des esclaves était bénéfique. Bien qu'elle était la princesse d'Asshaï-Les-Ombres de par son père qui régnait sur les contrées d'Asshaï, de Yi-Ti et tout ce que contenait les zones sauvages des contrées de l'extrême Est. Orophéria ne souhaitait pas devenir reine des sept couronnes. Et puis, à la mort de son père, elle deviendrait reine de l'Empire doré. Gouvernant l'extrême Est. Mais cela ne l'intéressait pas car gouverner une région seule était bien trop dur, elle espérait qu'un jour, le bon roi ou la bonne reine aurait le trône de fer et qu' Orophéria servirait cette personne en allongeant son pouvoir jusqu'à l'extrême Est. Cette reine s'était montrée... Daenerys Targaryen. La dernière dragonne... La sorcière souhaitait voir la paix à Westeros et en Essos et la jolie Daenerys pouvait rétablir cela. Orophéria l'avait pressentie. Il n'y avait nullement besoin d'être voyante pour le comprendre. Aussi proche du peuple, briser les chaînes des esclaves était une preuve de sagesse que beaucoup n'avaient pas.

A Meeren, Orophéria se baladait dans les ruelles hautes, non loin du palais ou un drapeau d'un dragon rouge sur un champ noir avait remplacé la statue de la ville. Balerion, son loup géant blanc venant des Montagnes Hurlantes lui arrivait déjà aux hanches alors qu'il était encore en croissance. Vêtue d'une robe faite de voiles blancs et bleus, des bijoux dans les cheveux, la jeune sorcière désirait voir la reine. Mais pas de la même façon que les autres. Pas en demandant une audience. Orophéria ne souhaitait pas lui demander quelque chose, mais juste faire sa connaissance. Se doutant que la Targaryen était bien entourée, la sorcière allait devoir user de ses dons pour traverser la première barrière d'immaculés. Évidemment, elle franchit avec aise les rangs de l'armée de la Targaryen. Orophéria atteint rapidement les petits jardins entourant le point le plus haut où l'on pouvait voir tout Meeren.

- Une vue prodigieuse n'est-ce pas ?

Fit Orophéria non loin de la reine qui observait cette magnifique vue que seul le roi ou la reine de Meeren pouvait admirer. Le fait que la sorcière et son loup ait réussi à venir jusqu'ici venait de l'ordre du miracle avec toute cette sécurité. Balerion était assis aux pieds de sa maîtresse, la main de celle ci plongée dans le pelage blanc de l'animal. Se rendant compte qu'elle était apparue de nul part lui rappela que tout le monde n'était pas forcément habitué a cela. Orophéria leva soudainement les mains en l'air un peu gênée.

- Oh pardon, euh... Je ne suis pas armée, loin de là l'idée de vous causer du tort.