Dans un lieu secret et discret à souhaits, Alla apprenait la lecture et l’écriture à Senelle, la camériste de Cersei Lannister. Comment une Tyrell peut-elle être proche de la Reine Régente sans en subir sa foudre, vous demanderez-vous ? Tout simplement en étant elle-même bien sûr. Alla Tyrell a su se faire apprécier par la grande lionne par ses talents artistiques et sûrement par son caractère renvoyant l’image d’une personne douce, sensible et fragile. Ce qui n’est ni faux ni totalement vrai. Elles ne sont pas amies et ne le seront jamais, mais elle est sous ses bonnes grâces et la petite rose des Tyrell cache très bien ses ressentis, ses sentiments et surtout ses véritables raisons de sa présence auprès de la reine régente et sa camériste. Discrètement elle obtient des informations de cette dernière qu’elle peut ensuite donner à Margaery, sa très chère cousine et reine actuelle. Bien entendu, tout ceci est secret et Alla fait preuve d’une grande discrétion.

A vrai dire la belle utilise rarement le mensonge et ne « soutire » pas vraiment des informations. En soi, Alla ne fait qu’être à l’écoute de Senelle, laquelle s’est attachée à la Rose qui lui accorde attention, gentillesse, écoute, consolation et lui apprend ce dont elle a toujours voulu. Comme dit, Alla ne faisait qu’être elle, venir en aide et apporter un peu de bonheur et de douceur dans la vie de Senelle. Elle ne l’utilisait pas et faisait toujours attention à que Senelle ne pâtisse pas de ce dangereux secret. D’ailleurs, à ce moment de la journée, elle ne s’attendait pas à que la camériste se fasse appeler par Cersei Lannister. Intriguée et de crainte qu’il arrive quelque chose à la camériste, Alla la suivit.

Alla resta en retrait tout en observant d’un œil attentif la chambre en désordre de l’ancienne reine et elle ne perdit pas une miette de la scène se déroulant face à elle. Ainsi, quelqu’un avait volé quelques effets personnels de la Reine Régente ? Dans quelle attention ? Les revendre ? Personne ne les achèterait. Tout bon revendeur digne de ce nom reconnaîtrait tout de suite qu’il s’agit d’effets de grande valeur, venant probablement du palais et personne ne se risquerait à finir écarteler voir pire. Néanmoins, le monde était composé de tant de personnes… Tout pouvait être possible. Alla ne pouvait considérablement pas rester là sans rien faire et proposa donc son aide à Cersei. Ils ne seraient pas de trop pour comprendre ce qui s’était passé et qui était derrière tout ça. Cela lui permettait ainsi de montrer de l’égard envers elle et aussi éventuellement d’apprendre certaines choses. Qui sait. Et puis, cela faisait un moment qu’elle n’avait pas vu le dénommé Kazan. Pas qu’Alla ait beaucoup d’estime pour lui, mais cet individu était plus qu’aux bottes de la Reine et elle était persuadée qu’il ferrait tout pour elle, absolument tout. Il aurait été imprudent et stupide de l’avoir contre elle surtout qu’avec un peu de subtilité, de jugeote et en étant une femme, il était plus ou moins facile de manipuler (ou de tenir en laisse xD) Kazan.

<< - Mon cher, j'ai une mission de la plus grande importance à te confier : mes atours ont été volé ou du moins une mauvaise blague fait qu'ils ont disparu. Pourrais-tu les retrouver pour moi ? Je suis certaine que l'apparition de tels vêtements fera beaucoup de bruit pour quelqu'un comme toi. >>

Alla, restée à l’entrée de la chambre de Cersei, attendit que cette dernière ait terminé de discuter avec Kazan et s’éloigne des lieux pour saluer et esquisser un cordial sourire envers l’homme qui venait d’arriver.

« J’espère que ma compagnie ne vous dérangea pas. La reine a accepté que je lui apporte mon aide. »

Alla n’allait donc pas lâcher Kazan et comptait bien résoudre cette affaire avec ou sans lui, mais il était préférable de travailler ensemble que séparément et puis cela faisait plusieurs semaines qu’ils ne s’étaient pas vus ! Cette journée allait être plus mouvementée et divertissante que ce qu’elle avait pensé ce matin en se réveillant.

Quelle familiarité ! De par son éducation, Alla ne réussissait pas encore à le tutoyer. Pour autant, ses manières cela ne choquèrent pas Alla, même si elle n’appréciait toujours pas sa gestuelle et qu’il la touche, ne serait-ce qu’un petit tapotement sur l’épaule. Néanmoins, elle ne pouvait pas lui en vouloir, c’était Kazan. Un vrai enfant et c’était ce qui l’attendrissait parfois. Il était ainsi et au fond, il ne voulait lui faire aucun mal, du moins pas à sa connaissance. Après… Il aurait quand même pu éviter de l’agripper par la marche et qu’ils se mettent à courir !

« Aaah ! Mais… Kazan, ne courrez pas ! Ça ne sert à rien. Attendez! »

Peine perdue, elle était déjà entraînée. Ce ne fut qu’après plusieurs couloirs arpenter et presque à la sortie et entrée du Palais qu’Alla réussit enfin à stopper Kazan. Elle retira sa manche qu’il avait tenu tout ce temps, recula de quelques pas et du reprendre son souffle. Elle n’était absolument pas entraînée à endurer une telle course. Certes, elle passait beaucoup de temps debout ou à marcher et avait une bonne hygiène de vie, mais pas de là à courir aussi rapidement sans être essoufflée !

« Pourquoi courir ? Ne serait-il pas plus judicieux d’inspecter d'abord la chambre de la Reine pour connaître avec exactitude ce qui a été volé ? Cela serait plus simple pour les retrouver que de chercher au hasard. Senelle pourrait nous aider à identifier les atours manquants. »

En voyant Kazan s’avançait vers elle, Alla pensa qu’il allait lui dire qu’elle avait raison et qu’ils allaient de ce pas faire marche arrière, questionner Senelle et examiner la chambre de la reine Régente avec analyse et minutie. Absolument pas. Kazan fit des gestes étranges avec ses doigts et ouvrit grand les yeux. Alla recula légèrement sa tête en fixant les doigts du Moineau, tentant tant bien que mal de ne pas montrer sur son visage qu’elle n’appréciait définitivement pas ces gestes dénués de sens pour elle et que ce n’était ni rassurant ni normal.

▬  Tout cela me parait bien trop facile pour des compères tels que nous, Lady.

Ce fut au tour de la Rose d’avoir l’air surprise. Trop facile pour eux ? Qu’est-ce que ça signifiait ça ? Que ce qu’elle venait de proposer ne servait à rien ? Pourtant ça lui paraissait très utile et un gain de temps et d’efficacité à prendre en considération. Mais lorsqu’elle le vit frotter ces mains et lâché un petit rire tout excité par leur mission, Alla comprit qu’elle n’allait pas réussir à faire entendre raison à Kazan et qu’ils allaient devoir jouer à sa façon. Et, bien entendu, comme gente dame noble et bien éduquée, elle n’insista pas et esquissa un sourire politiquement correct en attendant la suite.

▬  Bien ! Commençons notre enquête auprès d'un établissement noble et sûr. Il est certain que nous obtiendrons des informations !

** Noble et sûr ?! **

Alla pensa complètement le contraire quand Kazan et elle se retrouvèrent devant la taverne du coin. C’était une plaisanterie… Ce n’était pas du tout un lieu pour elle. Elle n’était pas du tout vêtue en condition pour passer inaperçue dans un tel lieu ! Même habillée convenablement pour, Alla savait pertinemment qu’on la remarquerait et la reluquerait de façon inappropriée quoiqu’elle fasse. D’ailleurs, un homme ne se gêna pas à le faire en passant devant eux avant d’entrer dans la taverne. La demoiselle se retint d’exprimer un air outrée et réprobateur, mais ne se gêna pas une seconde à faire payer Kazan pour l’avoir amené ici plutôt que d’avoir suivit son plan. Pour cela, elle profita du fait, qu’elle avait accepté son bras plus tôt pour marcher jusqu’ici, pour enfoncer ses parfaits ongles dans le bras de Kazan. Il devrait comprendre le message ainsi, surtout qu’elle ajouta –avec un visage des plus cordiaux au passage- quelques mots.

« Il est hors de question que j’entre dans cet établissement ou que je reste seule ici. »

Qu’elle entre ou qu’elle reste seule dehors, dans les deux cas Alla risquait fort de se faire méchamment aborder et peut-être même de la plus ignoble et inimaginable des façons. Franchement, ce lieu n’était absolument pas fréquentable pour une lady comme elle, toute raffinée et timide.

Jouer avec lui ? Il prenait cette mission comme un jeu ? Alla contint un soupir. Kazan était réellement un mélange étrange entre naïveté infantile et ces vices et impulsions masculines. Vraiment pas évident à gérer et encore moins à s’y habituer, mais ce n’était pas un mauvais bougre, pour le moment.

▬  Ne vous inquiétez pas, chère amie... Je vais arranger tout ça, et nous allons rentrer sans que vous vous fatiguiez !!!

Il avait bien comprit le message. Adieu la taverne et retour au palais ! Ils allaient tout reprendre à zéro et prendre au sérieux cette affaire. Plus vite ils s’y mettront et travailleront ensemble, plus rapidement ils auront terminé et la reine régente sera satisfaite, car Alla n’avait point envie de subir les foudres de la lionne. Par contre… Kazan ne venait-il pas de dire qu’ils rentreraient sans se fatiguer ? Intriguée, Alla fixa le chemin que le Moineau emprunta et attendit son retour. Quelle ne fut pas sa surprise de le voir revenir avec un robuste et beau destrier. Elle ignorait qu’il en possédait un et il semblait y être attaché en plus. Alla esquissa un sourire attendri.

▬  Voici Mignonnet, mon fidèle et fort sympathique allié dans maintes aventures ! Vous serez légère et aurez fière allure, une fois là haut !!!

« C’est très aimable et galant de votre part. » Alla s’approcha du cheval en question et caressa gentiment son museau. « Bonjour Mignonnet. On dirait que ton maître a très bien choisit ton nom, tu es très mignon. »

Après ces charmantes présentations, ils se mirent en scelle pour reprendre leur route. A cheval, ils ne tardèrent pas trop à revenir, mais le hic fut que Senelle était introuvable. Et maintenant ? Ils pouvaient toujours fouiller et examiner la chambre de la reine qui était sans-dessus-dessous, mais comment identifier les affaires manquantes ?

L’absence de la camériste ne sembla en aucun cas déranger Kazan qui s’attelait déjà à la fouille de la chambre, ce qui surprit agréablement Alla. En aucun cas, la pure et sage demoiselle ne devina les réelles motivations cachées de Kazan et se mit elle-même à chercher des indices dans les appartements de Cersei. Difficile d’en trouver dans un tel désordre et malgré ses quelques visites, Alla n’avait aucune idée des affaires dérobées. Du coup, elle chercha des éléments qui ne devraient pas être dans cette pièce. Elle finit par mettre la main sur une étrange touffe de poil qu’elle n’osa pas toucher, mais qui avait tout l’air d’être du poil d’animal. Un chat sauvage peut-être ? Elle remarqua alors, juste à côté de cet indice, une empreinte de pas avec quelques résidus de boue. Pas étonnant quand on constate de l’état des rues de Port Réal, mais cela allait les aider dans leur enquête.

▬ Bien ! Il manque un collier, une ceinture, deux robes rouges, une autre dorée, et certainement d'autres effets dont je n'ai pas encore connaissance.

« Vous avez l’air sûr de vous… Je suis impressionnée ! Vous connaissez bien notre Reine Régente. »

Elle l’était réellement comme le laissait paraître son visage. Ils allaient peut-être bien avancer plus rapidement que ce qu’elle avait cru au début, à tord. C’était un réel avantage et atout qu’un deux puisse identifier avec exactitude ce qu’il manquait. Les recherches seraient plus aisées ainsi et avec ce qu’elle venait de trouver, elle espérait d’avantage.

« J’ai également quelque chose de mon côté. Pourriez-vous y jeter un coup d’œil ? » En même temps, Alla indiqua à Kazan le sol sous une des fenêtres, là où se trouvait les deux indices récemment découvert. « Il semblerait que la personne que l’on cherche ne soit pas seule. »

Ou si elle l’était, cette personne devait être souvent en compagnie d’un animal ou il était passé près d’un avant de venir sur les lieux du vol. Kazan saurait probablement mieux qu’elle ce dont il s’agissait, mais la personne en question était sûrement un homme, car Alla n’avait jamais vue une femme portait des chaussures pouvant laisser une empreinte aussi grande.

Maintien parfait, Alla ne manqua pas une miette de l’investigation de Kazan sur ses indices trouvées. Sincèrement, elle préférait détourner le regard, car l’observer les examiner était pénible. Tant bien que mal, Alla garda un semblant de sourire et un visage patient, le plus neutre possible alors qu’au fond elle était dégoutée de le voir goûter les poils. Etait-ce nécessaire ? La vue, l’odorat et le toucher n’étaient-ils pas suffisant ? Il semblerait que non. Au moins, elle ne pouvait pas dire qu’il ne s’impliquait pas et ne donnait pas de sa personne. S’en était admirable et respectable, mais Alla n’irait jamais jusque-là. Une lady reste une lady en toutes circonstances. Ils avaient donc bien fait de faire équipe finalement. Une équipe complémentaire, tant que Kazan n’exagérait pas.

Les conclusions de Kazan collaboraient les siennes. Ils avaient bien affaire à un homme accompagné d’un canin, si elle traduisait bien ces termes. Qui pouvait donc bien pénétrer dans le palais accompagné d’un chien sans que cela n’alerte la garde ou les nobles ? Un habitué. Une personne qui n’est pas anormal de voir passer dans le palais au quotidien ou à des jours précis. Ne s’agissant pas de chevaux ici, il n’y avait qu’une seule autre possibilité.

▬  Il serait intéressant de comprendre comment cet individu est entré ici... Etait-il connaisseur des lieux ? Puisque, de toute évidence, il est impossible de débarquer ici sans être ne serait-ce que légèrement familier du château...

« De toute évidence, il l’est. Quel homme, côtoyant un ou plusieurs chiens, pourrait arpenter les couloirs du palais sans alarmer la garde, autre que le maître du chenil ? »

Il semblerait qu’ils aient trouvé leur première piste, en espérant qu’il s’agissait de la bonne et la dernière. Car même si Alla aimait bien jouer les inspecteurs, d’autres obligations prioritaires l’attendaient. Ce n’était pas une raison de terminer cette tâche en la bâclant, jamais, mais autant ne pas perdre de temps

« Cher ami, je pense qu’une visite de courtoisie s’impose. »

Courtoisie était un grand mot, mais devaient-ils y aller accompagnés de gardes ? Tant qu’ils ne verraient pas l’ombre d’un des tissus volés, ils ne pouvaient être sûrs du coupable, mais… Et si c’était dangereux ?

Alla esquissa un discret sourire amusé en écoutant les probables vils désirs du maître du chenil que Kazan évoquer. Est-ce qu’ils pouvaient utiliser cela contre le supposer accusée pour le faire avouer s’ils ne trouvaient aucune trace des vêtements de la Cersei Lannister ? Un stratagème possible et Kazan sembla penser à la même chose.

▬  Pensez-vous que nous pourrions... Marchander avec lui ? J'ai bien peur que dans un cas de force majeure, cette journée soit la dernière qu'il passe vivant...

« S’il est bien le voleur que nous recherchons et qu’il a toujours ces biens en sa possession, pourquoi pas. Néanmoins, est-il convenable de marchander avec de telles personnes ? Et croyez-vous que cela puisse le sauver de ce qui l’attend ? »

La petite fleur ne sembla pas le moins du monde perturbée par cette fin. Même si elle n’était pas pour la violence, Alla savait plus ou moins dans le monde dans lequel ils vivaient. Puis, s’il était coupable, il méritait un châtiment digne de son délit et ce n’était ni à Kazan ni à elle de juger du châtiment en question. De toute façon, le coupable avait scellé son destin dès l’instant où il avait pénétré dans les appartements de la reine régente. Seul Cersei elle-même ou le roi et la reine pourraient lui rendre grâce. M’enfin, il fallait déjà qu’ils trouvent l’homme en question. Bienveillante, Alla déposa sa main sur l’épaule de Kazan.

« Nous devrions y aller, Kazan. »

Kazan bienveillant, Alla l’aura vu sous toutes les couleurs en cette journée, mais ce n’était pas inintéressant. Elle appréciait toujours en apprendre plus sur les gens et, malgré quelques étranges manières, Kazan n’était pas un mauvais bougre. Elle pensa même à le considérer comme un ami. Quelle étonnante et étrange amitié, m’enfin ils avaient encore de la marge. Pour le moment, ils travaillaient ensemble et ils avaient du pain sur la planche.

Arrivés au chenil, Alla suivit les conseils de Kazan et resta en arrière sans pour autant manquer la scène qui se déroula face à elle. L’inspection des cages l’aurait fait rire si l’image dont il venait de la qualifier n’avait pas été puissante et impitoyable. C’était ça son plan ? De la faire passer pour une mini Cersei presque ? Mais comment elle allait faire ? La douce rose n’avait pas pour habitude de foudroyer du regard, alors passer pour une implacable impératrice allait être compliqué. Néanmoins, Alla n’avait nullement le temps de se préparer puisque le maître du chenil s’avança face à eux. Alla sentie son regard l’inspecter. Elle ne pouvait pas faire tomber à l’eau le plan de Kazan, il devait fonctionner et pour cela, elle allait devoir faire preuve de talent de comédienne, occupait l’homme et faire gagner du temps à Kazan. Par tous les anciens dieux, dans quoi c’était elle embarqué ?! Voyant que l’homme en question continuer de l’inspecter, elle ne lui laissa pas le luxe de mettre leur parole en doute : d’un revers de la main, Alla l’ignora royalement et pris la direction du chemin jonchés de cages des chiens, clamant d’une voix la plus ferme possible la description du chien dont elle avait besoin.

Leur plan sembla fonctionnait, puisque le supposé coupable ne fit plus attention à Kazan. Ces yeux étaient rivés sur ces chiens ou sur Alla, dont le maintien impeccable et altier semblaient l’avoir convaincue. Il commença alors à lui proposer plusieurs races de chiens. Devant gagner le plus de temps possible, Alla fit la Lady exigeante.

« Trop petit. Trop plat. Trop innocent. Trop de poils, c’est encombrant. Non. Vous ne m’avait pas écouté ? Comment ce chien pourrait-il faire peur avec de tels yeux ?! »

« Mais Madame, il s’agit d’un des meilleurs chiens de garde de-»

« Je ne veux pas un des meilleurs, mais LE meilleur ! »

Ils continuèrent ainsi un bon moment, Alla ne saurait dire combien de temps elle continua se manège, mais Kazan avait intérêt à se dépêcher, car le maître du chenil n’avait plus que deux chiens à lui présenté et Alla n’avait aucune idée de quoi dire lorsqu’ils arriveraient à la fin de cette conversation. Elle ne donnait pas cher de leur peau –ou plutôt de la sienne- si l’homme la démasquait.

** Kazan, je vous en prie, dépêchez-vous… **

Alors que le maître du chenil allait présenter à Alla son dernier chien, un boucan de chutes de caisses les firent se retourner en sursaut. Kazan venait de tout faire tomber, mais au lieu de s’inquiéter, Alla se sentie plus sereine en repérant un brillant tissu dans les mains de Kazan. Les atours de Cersei Lannister. Il les avait trouvé et démasqué le coupable. Tout était finit. N’ayant plus aucune raison de continuer à jouer la méchante, Alla s’éloigna discrètement du maître du chenil pour rejoindre Kazan qui venait une nouvelle fois de se crouter. Décidément… Si la situation n’était pas des plus sérieuses, Alla aurait gentiment plaisanté.

▬ Ma très chère, vous êtes une excellente actrice... Mais cela ne me surprends qu'à moitié ! Feindre l'indifférence face au lion, quand leur chevalier vous tourne autour... C'est finement joué, belle petite rose.

« Nuancez vos interprétations et vos paroles Kazan ! Il se pourrait que je n’ai point joué. »

Bien sûr que si. Alla n’était pas une épineuse rose ou du moins seulement quand on s’en prenait à ses proches. Néanmoins, elle ne pouvait pas rester planter là sans rien dire, elle avait du le remettre à sa place. Gentiment. Mais quand diable les avait-il vus ? Alla s’occuperait de cela plus tard, pour le moment ils avaient plus important à s’occuper. Ils devaient achever convenablement leur quête.

▬ Voudriez-vous prévenir la Garde, chère Lady ? Quand à vous, je pense que Cersei souhaitera se délacer personnellement pour annoncer votre sentence, mon cher voleur de pacotille.

« J'y vais de ce pas, mais restez vigilant et ne le laissez pas s’approcher de ces chiens. »

Alla aurait en horreur de revenir et de retrouver le corps de Kazan en charpie, dévoré par les chiens que le maître du chenil aurait libéré pour s’échapper pendant son absence. Raison de plus pour la jeune rose de se dépêcher à prévenir la Garde. Ceci fait, elle envoya un rapide messager pour transmettre à la reine régente de la réussite de la mission et que ces atours étaient retrouvés et en bon état. En un peu plus d’une demi-heure, la Garde avait appréhendé le maître du chenil tandis que Kazan et elle avaient fouillé les lieux pour récupérer les atours volés avant de retourner au palais qu’ils allaient remettre en main propre à Cersei Lannister.