Une histoire de folie et de sang

Voici mon histoire

"Ô toi ma folie, tu me conduis, je te suis, aussi longtemps que tu donneras un non-sens à ma vie... Dans tes ombres noires et blanches, dans ces moments de silence... Et ton goût des métamorphoses ! Quand tu m'aspires sans que j'y pense à nouveau."

JE SUIS RHAEGO. Rha~e~go. Ca sonne bien, hein ? Je suis... UN BÂTARD ! Un bon gros bâtard. Un fils de pute, même. Toutes les insultes que vous pourrez imaginer en pensant à moi seront vraies. Maaaaais ! Je suis né dans le Nord glacial, pas loin du mur, un petit village de merde, où ma mère vendait son cul pour pouvoir se remplir le bide d'autre chose que du foutre de ses clients... Ah, oui, je suis un peu vulgaire, mais tu vas t'y faire, t'en fais pas. Laisses-toi juste emporter par ma voix !

Rhaego le charpentier, Rhaego le pêcheur, Rhaego le père... C'est tout ce que j'aurais pu être. Mais ma mère ne m'aimait pas. J'étais la bouche de trop. Elle avait déjà abandonné trois gosses, selon les rumeurs. Mais il faut croire que parfois le destin joue des tours. Elle ne m'a pas abandonné tout de suite, en fait, elle commençait à vieillir, cette pute. Elle voulait quelqu'un pour s'occuper d'elle dans ses vieux jours, mais jamais elle n'aurait pensé à utiliser un truc tout con : l'amour ! Ouais, elle ne montrait à son jeune et délicieux fils qu'un coeur aussi froid que le plus rude des hivers et de nombreux coups. A finir par le cogner ainsi, le pauvre Rhaego perdit un peu de sa santé, déjà qu'il n'avait que si peu à manger.

Aussi, Rhaego réfléchit au moyen parfait pour résoudre ses problèmes de faim et de manque d'amour. Oh, mère... Tu as vécu en putain, et tu es morte en putain... Quel âge avais-je, ce soir là ? 13, 14 ans, je crois. Il faisait froid, dehors. Il faisait froid, dedans. J'avais faim. J'avais mal. Tu hurlais, maman, encore et encore, tu buvais, aussi, beaucoup, beaucoup, tellemeeeeent. Jusqu'au moment où j'ai pris ce couteau, maman. Tu ne criais plus. Tu ne buvais plus, non plus. J'avais chaud. Je n'avais plus mal. J'allais calmer ma faim. Il faisait chaud, dans ton corps sans vie, maman. Il faisait bon, d'être dans ton corps mort. Oh, tellement bon... Dans cette petite mort pour moi, et dans la grande pour toi, j'ai compris ce qu'était la vie ! Tu étais ma mère, tu devais me nourrir. Alors que je me suis nourri de toi, après avoir jouit en toi. Après tout, tu ne m'as jamais dit non !

Le lendemain matin, embarquant avec moi nos maigres possessions et ce couteau qui t'avait retiré ta vie et ta robe, ainsi que quelques bouts de toi, je pris la route ! Vers le Sud, Rhaego ! Vers le Sud et le soleil, là où la faim n'existera pas !
Tu trouveras même peut-être une famille...

Oh, j'ai trouvé une famille ! Oui, Rhaego avait trouvé une bande d'hommes, des voleurs sans foi ni loi, une bande de curieux bonhommes, qui se donnaient tous des noms d'animaux. Entre Rat, Renard, Loup, Hibou et Ours, j'avais trouvé ma place, en tant que Fouine. Avec mon petit air fourbe, mon rire étrange et mon corps tout sec, j'avais tout, d'une fouine ! Ils m'apprirent le noble métier de Brigand de grands Chemins ! C'était assez drôle, comme un jeu. Je faisais semblant d'être blessé, sur la route, et les gens s'arrêtaient, s'approchaient de moi ! Là !! LA ! Je voyais leur visage si proooooche ! Hihihihi, je pouvais sentir leur souffle chaud sur ma peau si froide... Et là, il fallait agir vite ! UN COUP ! UN SEUL ! DANS LA GORGE ! LES YEUX ! Ma famille arrivait au moment où mon couteau trouvait un point sensible. Et là, le soir, on mangeait bien, dans une taverne où on dépensait notre butin en bière, putains et viande.

C'était la belle vie. Cependant, cela devait changer... Notre groupe fut pris par les hommes de Stark, notre bon Seigneur du Nord. Loup et Ours tués sur le coup. Les autres... Oh, ils dirent comme moi ! LE MUR ! Le Mur vaut mieux que la Mort, non ?

J'ai passé sur le Mur beaucoup de temps. J'y ai appris quasiment tout de la vie. Un peu trop, parfois. Moi qui voulais partir vers le Sud, je me retrouvais le plus au Nord possible. C'en était presque ridicule. Mais j'ai tenu, longtemps. Avant d'en avoir marre. Alors que j'accompagnais un vrai et grand Corbeau pour aller chercher des prisonniers, j'ai poignardé ce "Frère", tranché la gorge, une mort rapide. Après tout, on ne fait pas souffrir la famille, ça ne se fait pas. De nouveau libre ! ENCORE !

Rhaego, libre, libre. Fuis, cours, vers le sud, tue ton cheval à la course, mange-le, cours, Rhaego. Débarassé de cette tenue noire qui te rendait si sombre, ton fidèle couteau dans une main, une hache dans l'autre, tu reprenais une nouvelle vie, sous le pseudonyme de "Bloodhands". Bien vite, quelques larbins, traînes-savates vinrent me rejoindre. On était doué, pour la rapine ! On s'était très vite mit pas mal de dragons d'or de côté. Assez pour s'équiper convenablement, pour avoir l'air de vrais mercenaires, et pas juste des bouseux équipés de fourches. "Bloodhands" était à la fois un voleur, pilleur et un mercenaire, vendant ses services comme ma mère autrefois. Mais si je vendais mon corps, ce n'était que pour tuer des gens. Ou en escorter d'autres, parfois...

Et puis, on avait quitté le Nord des Stark, de toute façon, pour se balader dans les campagnes du Lion, près de Port-Real. Nous étions 8 fiers gaillards, fils de pute, bâtards, bras-cassés et mendiants par notre naissance. Mais comme le crime paie, lorsque l'on ne se fait pas attraper, on nous appellait maintenant "Guerriers".

Je suis le Prince qui a été promis.

Je serai Roy, un jour.

Roy sujet de la folie.