N'était-ce pas un temps magnifique pour prendre du bon temps ? Kazan pensait que oui. Jetant un oeil au dehors de la Taverne, il resta un instant immobile, à fixer étrangement les passants qui s'agitaient. Reniflant de façon peu élégante, le Moineau se leva et dandina sa carcasse jusqu'au bar. Ayant passé commande, il attendait son verre... Finalement ses yeux sombres se posèrent sur une cage de métal, qui renfermait un perroquet aux plumes multicolores. Fasciné, Kazan se saisit de la cage, la secouant en tous sens avant de coller ses yeux contre la paroi pour mieux discerner l'oiseau.
Finalement, le verre claqua contre le comptoir, et le dreadeux se désintéréssa du piaf. C'est après avoir reposé la cage qu'il se rendit compte que la bestiole avait gobé le bout d'une de ses dreads, et semblait déterminé à lui arracher.
Haussant les épaules, Kazan longea le bar, afin de gouter à la mixture alcoolisée. La cage du volatila glissa sur le comptoir, du même temps que le Moineau avançait.
Pendant que le perroquet s'excitait sur une partie de sa chevelure, les prenantes vapeurs de l'alcool tournaient la tête du métisse. Ses pensées tournaient autour de Cersei, d'un moyen de l'approcher... Ces derniers temps, il avait voleté en tout sens à la recherche d'informations pour
sa Reine. Des piailleries intéressantes, d'autres moins... Au moment ou un corbeau messager le rejoignait au comptoir, Kazan eut une pensée pour Neenath. Il fallait qu'il aille la voir. Il n'était pas aller prendre de ses nouvelles depuis plusieurs jours déjà, et ce n'était pas une habitude qui lui plaisait.
Avisant le corbeau, n'ayant pourtant aucun message, Kazan vida son verre d'un trait. Neenath, une très jolie brune au teint frais, était une personne proche du Moineau. Étonnement, son immense beauté ne l'intéressait pas. Se qui le liait à elle, c'était un devoir de protection. Et une sorte d'attache fraternelle également... La belle travaillait dans une Auberge. Le pirate n'aimait guère cet endroit. Une aussi jolie créature, dans un lieu ou évoluaient les alcooliques ? Non non, il était pas très fin Kazan, mais il avait les idées assez claires pour savoir ce que sa petite protégée risquait.
Comme guidé par un instinct extérieur -et les volutes de l'alcool- l'homme trottina gaiement jusqu'au lieu de travail de Neenath. Trébuchant et manquant tomber sur des vieilles mendiantes à la peau défraîchie, il arriva tout de même à destination, et s'affala contre la porte d'entrée. Lâchant un petit rire crétin, il réussi à ouvrir le loquet et pénétra dans l'auberge en question. Sa vue était légèrement voilée, mais tout de même. Aucun signe de sa petite brune. Faisant une ambardée à gauche, il s'affala sur une table, et avisa les buveurs :
- Z'avez pas vu un singe par hasard ?
Après l'avoir fusillé du regard, un costaud lui désigna un coin de la salle.
Kazan fixa inutilement quelques secondes le doigt tordu de l'homme musclé, puis focalisa sa vision sur le recoin en question. Sa capacité d'analyse, certes un peu ralentie, le fit redresser d'un bond.
Tendant l'oreille, il avait en effet pu entendre le chimpanzé de sa belle grogner.
A peine plus loin, il lui semblait qu'un homme était accroupi, mais impossible d'en savoir plus... Ré-ajustant son couvre-chef, Kazan s'élança en hurlant dans la masse. La mission sauvetage de Neenath avait été enclenchée.
Déboulant sur les lieux du crime, Kazan concentra sa vision sur la tempes de cette ordure qui posait ces sales pattes sur l'innocente prophète. Encore une seconde d'attention... Et BIM. Cible atteinte. L'inconnu se retrouvait au sol, une semelle de botte clairement imprimée sur la gauche du visage.
- Je t'aurais bien foutu dehors, mais par le Grand Septon ! T'empeste autant que la carcasse du Roi Fou !!!
Agitant sa main dans l'espoir de chasser l'odeur, il se pencha vers son amie.
Lui prenant la main, il la remis sur pieds. Pendant ce temps, l'énergumène s'en était allé cuvé plus loin.
- Et ben ma chère ! On attire les dangereux abrutis à une heure pareille !
Chose normale. Neenath était vraiment sublime. D'une beauté aussi innocente que touchante. Le charme simple, la gentillesse visible... Elle était tout ça.
Mais comme la nature ne donne rarement l'excellence sans tare, la belle était aveugle. Kazan restait persuadé qu'elle verrait un jour. C'était forcé. Les mestres allaient toujours de plus en plus loin après tout.