Je me suis levé tôt ce matin, pour les rares fois, je ne me rappelle plus de ce que j’ai rêvé. J’ai eu le droit d’avoir une chambre dans la pyramide principale. Récemment, Daenerys a réussi à conquérir Meereen. Cette belle ville, sublime en son ensemble. Je suis content d’avoir été accepté, d’un côté, je serais honoré de servir la jeune reine Daenerys Targaryen, espérant de pouvoir restaurer la gloire de ma maison qui jadis a servi avec honneur et loyauté les Targaryen. J’ai eu la chance de rencontrer ses dragons à Yunkai. Depuis, je me compte choyé de pouvoir les voir. Curieusement, ses dragons agissent de façon intéressés à mon égard. Sentent-ils en moi la bénédiction des dieux dragons? Ou bien mon énergie magique? Quoi qu’il en soit, je me sens choyé de les avoir vu, ils sont tellement beaux. Ma mission se concrétise dans un sens, les dieux Valyriens veulent que je préserve la magie, donc par conséquent protéger ces beaux dragonnets, donc, protéger la mère des dragons d’un côté. Je ne suis pas le guerrier avec son épée qui va tout massacrer, pas du tout, mais je suis là pour la protéger d’une autre manière, avec ma magie. J’ai l’impression de la connaître, mais pas à la fois. C’est un sentiment étrange, oui, depuis que je suis jeune, je rêvais d’elle, je sais que ça l’air “creepy”, mais non, mes rêves semblaient réels, c’était à propos d’elle et ses dragons.

Je m’accoudai sur le rempart, situé dans un perron de mon étage. À cet heure, il n’y avait encore personne debout. Je me permis de scruter l’horizon et de rêvasser en admirant la beauté des lieux, je peux voir que le soleil était en train de se lever et ce n’est qu’une question de temps pour que le ciel devienne tout bleu. Je décidai de profiter de le silence de ces lieux pour m’accorder à une prière dédié aux dieux Valyriens et bien sûr en utilisant le Haut Valyrien.

[Haut Valyrien] Belarion, Meraxès,Vhagar! Dieux dragons, forces magiques de ce monde. Je vous remercie à nouveau des dons que vous m’avez accordé. Ô maîtres des cieux! Que l’aube me redonne le courage et la force de continuer ma quête. Que votre force et votre sagesse puissent m’accompagner à nouveau.

Je finis la prière en m’inclinant la tête, en guise de respect aux dieux Valyriens. Puis, j’entendis un bruit derrière moi. Je ne sursautai pas pour autant, je ne crains pas la mort. Je me retournai, je fus surpris de voir ma reine. Je lui fis un sourire sincère, ravi de la voir. J’inclinai la tête en guise de respect, puis je lui dis sur un ton calme, mais chaleureux :

«Bon matin, votre Majesté.»

Daenerys avait toujours eu beaucoup d’intuition. Bien entendu, pas sur tout. Mais souvent sur les gens. Elle sentait parfois que quelque chose la poussait à accorder sa confiance à tel ou tel individu. Il arrivait parfois que son intuition lui joue des tours, mais la plupart du temps, elle s’était avérée efficace, du moins pour un temps. Malgré tout, la jeune femme était de nature prudente. Avec tout ce qu’elle avait traversé, elle restait toujours sur ses gardes.

Lorsqu’elle avait rencontré Erwan Velargon à Yunkaï, quelque chose s’était produit en elle. Daeny sentait qu’il faisait partie de ces personnes en qui elle pouvait avoir confiance. Mais cela semblait trop beau pour être vrai. Sa curiosité naturelle la poussait à se poser mille questions. Déjà, ce jeune homme n’avait rien des traits des yunkaïis. Que faisait-il dans cette cité alors ? Et surtout, la chose la plus extraordinaire était que les trois dragons semblaient pris d’une sorte d’affection pour Erwan. Ce qui était extrêmement surprenant puisque, Daenerys le savait, Viserion, Drogon et Rhaegal n’étaient ce qu’il y avait de plus sociables avec les autres humains que leur mère. La Khaleesi n’avait cependant pas eu le temps nécessaire pour lui poser ce genre de questions, étant bien trop occupée.

Daenerys s’éveilla très tôt, ce matin-là, réveillée par le cri d’un dragon. Elle n’aurait su dire si ce cri provenait de son rêve ou de la réalité du dehors, mais ses grands yeux clairs s’ouvrirent. En quittant sa couche, sa servante s’apercevant de son réveil, vint l’aider à s’habiller et la coiffa. Mais Missendeï n’eut pas le temps d’achever la natte qu’elle s’appliquait à effectuer sur les cheveux argentés de sa reine que cette dernière, attirée par un nouveau cri de Drogon, se leva de sa chaise, abandonnant ainsi sa suivante pour suivre l’origine de ce son.

Le dragon volait avec grâce autour de la pyramide, semblant appeler sa mère pour lui désigner quelque chose. Daeny avançait à pas rapides, encore pieds nus et vêtue d’une robe de jour en voilages blancs et bleus un peu translucides, suivant son dragon qu’elle considérait comme son enfant. Cette petite course l’entraina sur une sorte de balcon devant lequel Drogon volait de manière statique. Elle s’avança alors doucement et remarqua enfin la présence d’Erwan, entendant sortir de sa bouche la fin d’une phrase, surement une prière, en Haut Valyrien. Rares étaient les personnes parlant encore ce dialecte. Daenerys, bien sûr, le parlait couramment, et l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre. La jeune reine s’adossa à la lourde colonne de pierre qui tenait la voute de la pièce ouverte sur le balcon, et croisa les bras, attendant que le jeune homme remarque sa présence. Drogon volait toujours de manière stationnaire, semblant heureux d’être là.

Lorsqu’Erwan remarqua sa présence et salua sa reine respectueusement, celle-ci se décolla de la colonne contre laquelle elle se tenait et s’avança d’un pas vers lui.

-Tu parles parfaitement le Haut-Valyrien, se contenta-t-elle de dire, attendant une réaction de sa part.

Un compliment? Oui, je dois le prendre ainsi. Après lui avoir souhaité un bon matin et lui donner respect qu’elle mérite, je décidai de lui répondre avec un simple sourire :

« En effet, c’est la langue de ma mère. D’ailleurs, c’est la première langue que j’ai appris avant le commun. »

Lui dis-je en lui envoyant un sourire sincère. Oui, je me rappel des moments passés avec ma mère, m’enseignant le Haut Valyrien comme ma langue première. Bien sûr, tout ceci était pour que je puisse prier les dieux Valyriens avec la langue appropriée. D’ailleurs, selon ma mère, on devrait prier et honorer les dieux dragons avec la langue du Haut Valyrien. Je sentis une énergie émanant des airs, je reconnu cette énergie, celle d’un être magique et suprême comme le dragon. Mon regard se leva tranquillement vers le dragon aux écailles noirs. Il me fit penser à Belarion, oui, juste pour sa couleur. Certaines personnes auraient peur de la présence accru d’un dragon, mais pas moi. Je fis un sourire à l’égard du dragon noir. Simplement magnifique. Toujours en regardant le dragon, je repris la parole avec un ton serein :

« Votre dragon est magnifique. Une beauté en soi. »

Dis-je en baissant le regard vers ma reine. Oui, elle est également joli, je me surpris de contempler très brièvement sa beauté naturelle. Les rayons du soleil viennent se refléter sur Daenerys. Oui, je peux affirmer qu’elle est jolie. Bref, je ne commencerai pas à fantasmer sur ma reine hein! Mon regard se porta à nouveau sur le dragon royal, rapidement, j’inclinai la tête afin de lui donner le respect de l’être qu’il est. Je me ressaisis, je ne veux pas faire attendre ma reine non plus, d’ailleurs, je l’invitai à venir me rejoindre :

« Je vous invite à me joindre ma reine, afin d’observer le levé du jour qui est tout simplement magnifique. »

Tout simple invitation, je lui laissai largement de la place, je décidai de m’accouder sur le rempart du balcon. J’espérai bien qu’elle veuille m’accompagner dans cette observation tout simplement beau pour nos yeux. Je ne suis pas un sentimental, mais je sais apprécier un joli spectacle.

Ainsi donc, le Haut-Valyrien était la langue maternelle d'Erwan. Cette réponse fit sourire la Khaleesi. Les personnes parlant à la perfection cette langue lui paraissaient bien trop peu nombreuses. Et le fait que la famille d'Erwan le lui ait appris en premier lieu était un sacré atout dans l'éventuelle confiance que la jeune femme pourrait lui porter.

-Ta mère est originaire de Valyria? demanda-t-elle en souriant.

Drogon poussa un cri, et d'autres se firent entendre avant que le dragon se soit rejoint par ses deux frères. Enfin, les trois créatures s'envolèrent vers l'horizon, probablement en quête d'une proie. Bientôt, leur silhouette disparut dans la lumière du soleil levant.

-Ils sont magnifiques tous les trois, ajouta-t-elle, songeuse, en les regardant l'éloigner.

Daenerys accepta alors l'invitation du jeune homme et le rejoint sur le rebord du balcon. Elle observa alors le lever de soleil, accompagnée du jeune homme. Il avait raison, c'était une véritable splendeur. Les couleurs matinales rosées noyaient la ville encore endormie. Un brin de vent vint s'engouffrer dans les cheveux de la jeune reine, les faisant virevolter, ainsi que le fin voilage de sa robe. Toujours accoudée contre la rambarde, Daenerys sentit la curiosité la gagner.

-J'ai remarqué ta fascination pour les dragons. Tu n'es pas effrayé, contrairement aux autres personnes.

Ce n'était bien sûr pas une question, à proprement parler, mais la jeune femme attendait la part de son interlocuteur quelques explications. Les dragons étaient éteints depuis des décennies, et les enfants de Daeny étaient un véritable miracle. Il n'y avait donc aucune chance pour qu'Erwan ait déjà pu fréquenter ce genre de créatures. Pourquoi donc semblait-il si à l'aise avec eux, et pourquoi les dragons semblaient eux aussi "apprécier" cet humain?


La jeune femme n’avait rien contre accorder sa confiance, bien qu’elle ait quelques fois été déçue, mais il fallait avant tout faire ses preuves. Erwan avait encore tout à prouver, bien qu’il semblait de bonne foi. Daenerys plongea ses yeux couleur améthyste dans ceux de son interlocuteur, comme pour sonder son âme de son regard. Il était toujours plus difficile de mentir lorsque l’on vous regarde dans les yeux.

Lorsque je mentionnai que le Haut Valyrien était la langue de ma mère, je remarquai un sourire de la part de la Khaleesi, est-ce que le fait que je maîtrise cette langue semble lui plaire? Et bien, tant mieux si c’est le cas, on pourrait avoir une certaine affinité pour ce côté. Ma reine me demanda si ma mère était originaire de Valyria. Enfin, pas totalement, Valyria est en ruine et inhabitable à cause des eaux brûlants. Je fis un léger non de la tête, puis je lui répondis avec un léger sourire et avec un ton toujours calme, vraiment à l’aise de lui en parler :

« Non, elle et moi sommes nés à Yunkaï puisque Valyria est en ruine, cependant, notre lignée familiale, la maison Velargon est originaire de Valyria. Ma famille est quasiment éteinte et vous savez quoi? Nous étions Vassaux à votre maison, les Targaryen. »

Dis-je en lui disant avec un fin sourire à la toute fin, on a encore un point en commun : nos familles sont presque éteintes, à nous de les refaire? Puis, j’entendis un cri provenant du dragon aux écailles noirs, sa présence me rempli le coeur comme une boule d’énergie. Je lui envoyai la main en disant en Haut Valyrien :

[Haut Valyrien] « Ami! »

Puis, je vis apparaître ses frères et soeurs, deux autres beaux dragons aux écailles verts-turquoises ainsi que d’un beau or-beige. Ils partirent ensemble au loin, peut-être pour une petite chasse à trois matinale. Je vis ma reine me joindre pour voir le spectacle du levé du jour. Elle affirma que ses trois dragons étaient que magnifiques. J’acquiesçai tout en gardant un regard vers les trois créatures magiques, puis je répondis :

« Oui, tout simplement splendides. »

Que dire de plus? Mes yeux observèrent la magnifique vue d’un paysage plongé dans un bain de rayons chauds et colorés du soleil. Un sourire s’afficha sur mes lèvres en voyant le spectacle, normalement, si on regarde le soleil trop longtemps, ça nous brûlerait les yeux, mais pas moi, le feu, je n’en suis pas sensible. Mon regard s’ancra dans le soleil jusqu’à ce que la Khaleesi me fasse remarquer que je suis effectivement fasciné et intéressé envers les dragons, puis que je ne suis pas effrayé par eux. Mon regard se plongea dans les beaux yeux de l’héritière des Targaryen. J’y pensai pendant quelques secondes, je ne veux pas dire n’importe quoi non plus, il est trop tôt pour lui révéler tout à mon sujet, je ne veux pas qu’elle pense que je suis un freak qui veut ses dragons pour lui seul...ceci me fit penser aux warlocks que ma reine a dû faire face. Oui, je l’ai vu en vision, les dieux Valyriens ont essayé de m’avertir du danger que la reine et ses enfants ont du subir. Heureusement, ils sont toujours vivants. Je lui révélai en gardant mon calme et mon ton chaleureux :

« Oui, je dois vous révéler ceci : je suis un priant des dieux dragons Valyrien. Vous les connaissez? Belargon, Meraxès et Vhagar. Je suis né sous leur bénédiction et les dieux m’ont donné comme mission de préserver la magie et les dragons, par conséquent vous protéger également. C’est probablement pour cette raison que vos dragons agissent différemment et doivent sentir en moi la magie des dieux Valyrien, »

C’était assez pour lui faire digérer beaucoup d’informations, je ne veux pas la forcer à quoi que ce soit. J’ai été tout à fait honnête et elle a tout à fait le droit de me renvoyer. Cependant, je suis venu à elle pour la guider, la conseiller pour ses futurs choix. Je crois être un bon atout pour l’aider à réaliser ses rêves et pour moi, à m’aider à protéger la magie et les dragons. Je décidai de mettre ma main à ma poitrine, l’autre sur le côté puis en inclinant la tête, je lui dis avec la plus grande sincérité du monde :

« C’est pourquoi je suis venu à vous, pour vous servir, vous aider si vous le voulez bien, afin de vous guider et vous conseiller du mieux de mes capacités, je veux également redonner vie à ma maison en servant la vôtre. »

Je gardai la tête baissé, signe que je suis à cent pour cent à son service, que je suis prêt à mettre coeur et âme pour l’aider. Je ne relèverai pas la tête à moins qu’elle me le permette. Intérieurement, j’espérai que tout coeur, qu’elle accepte mon service.

Le jeune homme semblait sincère, du moins, c’était ce que la jeune khaleesi ressentait en écoutant et observant son interlocuteur. Elle ne décelait dans sa voix et dans son regard, aucune once de fausseté ou de mensonge. Il était franc, et s’exprimait calmement, comme les personnes qui n’ont absolument rien à se reprocher ni à cacher. Néanmoins, Daenerys sentait qu’il ne lui disait pas tout. Pouvait-elle lui en vouloir ? Certainement pas. C’était d’ailleurs tout à son honneur d’exprimer une certaine réserve. La jeune femme elle-même avait tendance à se protéger de cette manière : elle observait sans pour autant se livrer tout à fait, du moins, pas au premier abord.

Ainsi, Erwan et sa mère avaient pour ancêtres une famille originaire de Valyria. Tout comme Daeny et son frère Viserys. La jeune femme sourit, songeuse, s’imaginant, comme elle le faisait enfant, la vie qui pouvait être celle des anciens valyriens. Bien entendu, Valyria était désormais en ruines, elle le savait, mais les origines étaient les racines d’une famille, et il ne fallait rien oublier, même si les terres en questions n’étaient plus viables. Le jeune homme avoua ensuite que sa famille était vassale des Targaryens, ce qui provoqua un sourire franc et une certaine étincelle dans le regard violet de la jeune reine. Le sentiment de confiance qu’elle sentait pouvoir se permettre à l’égard d’Erwan grandissait à mesure qu’elle apprenait à le connaître. Ils avaient, semblait-il, énormément de points communs, et la droiture et la fidélité semblaient en faire partie.

Le jeune Velargon avoua ensuite s’être volontairement engagé auprès de Daenerys pour l’aider à préserver ses trois magnifiques créatures magiques, et la protéger elle aussi par la même occasion. Par les temps qui couraient, Daeny le savait, un protecteur de plus n’était pas de refus. Malgré tout, elle n’aimait pas tellement l’idée d’avoir besoin de cela. Elle avait le sentiment d’être faible. Elle ne l’était pas. Malgré tout, parfois, sa naïveté lui avait fait risquer sa vie. Par deux fois au moins, un protecteur était venu à sa rescousse : Jorah Mormont et Ser Baristan. Erwan Velargon allait-il s’ajouter à la liste des protecteurs de la khaleesi ? Probablement.

Daenerys se tourna d’un quart de tour pour se positionner face à son interlocuteur, le regardant mettre une main sur son cœur, comme pour appuyer la sincérité de ses dires. Ainsi, il voulait se consacrer à l’aider, la protéger et au assurer le bien-être de ses dragons. La jeune femme esquissa un sourire, hochant la tête dans un mouvement à peine perceptible.

-J’accepte ton aide.

Puis, elle se tourna à nouveau, le regard vers l’horizon, s’accoudant sur la balustre.

-Es-tu prêt à me suivre jusqu’à Westeros, pour récupérer le trône qui me revient de droit ? Seras-tu capable d’assumer le sang des ennemis qui coulera à flot?

Elle posait cette question car elle ressentait en Erwan l’âme d’un pacifiste. Et Daenerys le savait, reprendre son trône ne serait pas d’une gaîté exemplaire. Elle l’avait dit, par le feu et par le sang. Ce serait une guerre meurtrière, car les usurpateurs ne cèderaient probablement jamais. La jeune femme se préparait à cela, elle était prête. Il lui fallait simplement renforcer son armée, se procurer nombre de bateaux pour franchir les eaux qui séparaient Essos de Westeros. Et enfin, elle pourrait prendre la place qui lui revenait de droit. Pour cela, il ne fallait pas faire preuve de sensibilité. Il fallait se montrer juste, édicter des règles, des lois et s’y conformer, ne pas plier.

L’astre solaire s’élevait peu à peu au-dessus de la ligne d’horizon, éclaboussant de ses rayons jaunes les terres qui s’étendaient devant leurs yeux. Les coloris rosés et orangés du ciel s’estompaient peu à peu, laissant place à la réelle lumière du jour. A mesure que le jour se levait, la ville s’éveillait d’avantage. Daenerys pouvait apercevoir en contrebas, tels des fourmis, les habitants qui se déplaçaient. En réalité, seuls les bruits de la vie de la population permettaient d’en être surs, car le balcon sur lequel elle se tenait était si haut qu’on aurait peine à distinguer qui que ce soit avec certitude.

« J’accepte ton aide »

Entendre ces mots était comme recevoir une vague d’apaisement sur tout mon être. Ma reine a accepté mes services. Je pourrais donc la guider du mieux que je peux pour qu’elle puisse avoir de l’aide à passer ses prochaines épreuves. Oui, on a tous, en tant qu’êtres vivants, des épreuves à passer pour avancer dans la vie. Pour ma chère reine, elle aura des décisions à prendre en tant que reine qui vont affecter sa vie et tout autour d’elle. Mon rôle sera de la guider et la conseiller grâce à la magie.
Mon regard se releva et vint soutenir celui de ma reine. Je lui fis un fin sourire sincère, visiblement heureux de sa décision.

Je décidai de l’imiter en me plaçant un peu plus sur le rebord pour assister ma reine en observant le paysage. Je vis disparaître au loin les derniers battements d’ailes de ses dragons. Mes pensées dérivèrent vers eux en m’imaginant en train de leur caresser la tête. Je ne suis pas leur père, ni leur frère, mais je serais leur gardien, leur guide peut-être? Ils sentent déjà en moi la magie que je porte et des bénédictions provenant des dieux dragons. Je me sens déjà choyé de les voir en vie. De plus, ils ont une mère merveilleuse qui est capable d’accomplir beaucoup de choses. Je sortis rapidement de mes pensées en entendant ma reine parler. Elle me posa une question, celle qui selon moi est très importante, pour elle et pour moi-même. Je suivis son regard, puis je me tournai vers elle, toujours avec mon air calme, mais ayant opté pour une attitude un peu plus sérieuse, démontrant ainsi ma détermination absolue envers elle. Je lui répondis :

« Les dieux Dragons m’ont donné une mission, celle de préserver la magie, les dragons et par légitimité, vous. Alors oui, j’assume pleinement le sang de nos ennemis qui feront obstacles à votre trône qui vous appartient. »

Les mots sont venus à moi comme si c’était la vérité absolue, que ma détermination était elle que je suis convaincu de mes dires. J’ai bel et bien mentionné “nos ennemis”, je suis au service de la couronne de Daënerys Targaryen, ses ennemis sont mes ennemis. Ceux qui menacent sa vie, seront cendres. Je décidai de conclure en disant avec la plus grande sincérité :

« Vos ennemis sont mes ennemis. Ceux qui vous menacent seront cendres. »

Je ne m’inquiétai guère que ma Reine aille comprit mon allusion à ses ennemis transformés en cendres, je ne peux créer le feu, mais je peux les mettre à néant. J’espérais avoir une place dans la confiance de ma reine, puisque lorsque je vais obtenir sa confiance, je pourrais me dévoiler, lui révéler mes pouvoirs afin de l’aider dans ses futurs décisions. Je ne brusquerais rien et je ne pousserais rien afin qu’elle aille à moi par elle-même. La forcer à me faire confiance serait que toxique.

Le spectacle éphémère changea pour une ambiance générale du jour habituel. Ma Reine et moi observèrent la ville de Meereen s’éveiller. Je vis les gens sortirent de leur maison, c’est vrai que de haut, on dirait des fourmis. Je sais que ma reine est une femme occupée le jour, le travail d’une Reine n’est pas de repos. C’est pourquoi que je lui demandai avec une pointe de timidité :

« Je dois vous dire que je suis ravi de pouvoir vous aider, je suis très heureux. »

Exprimer mes émotions est quelque chose d’important, parfois, il faut les faire sortir. Certains hommes m’auraient dit de me fermer le clapet. Avec ma Reine, je décide d’être moi-même. Je n’ai aucune honte de révéler mes émotions, surtout pas devant ma Reine. Je lui fis un petit sourire afin d’esquiver mon regard vers l’horizon. Une nouvelle journée commence pour Meereen. Je me demandai bien quoi faire aujourd’hui. Qui sait, ma belle Reine aura besoin de mes conseils?

Daenerys, qui n’avait guère eu le temps de trop connaître Erwan avant, se trouva bien aise de cet échange avec le jeune homme. Elle en avait appris beaucoup sur lui, rien qu’en observant son tempérament, et en peu de temps. En effet, le jour se levait, le soleil inondait de ses rayons doux et chaleureux la ville de Meereen, conférant un éclat particulier au regard améthyste de la Khaleesi. La jeune reine observait les sourires sincères et emprunts de bonté de son serviteur et conseiller. Erwan semblait réellement être une personne de confiance, mais l’expérience lui avait appris que tôt ou tard, on risquait d’être déçu à trop accorder sa confiance facilement. Elle se demandait néanmoins de quel genre de trahison serait capable un tel jeune homme.

La réponse d’Erwan la rassura cependant. Il semblait prêt à tout pour préserver la magie des dragons, même à faire couler le sang. Et Daeny ne se leurrait pas, son retour à port Réal ne se ferait dans la paix et les embrassades. Le sang coulerait, ce serait une véritable guerre. Elle le savait, ses conseillers le savaient, ceux qui la supportaient ici le savaient. Oui, le trône de fer était sien, et elle le récupèrerait coute que coute pour asseoir sa politique. Non, elle ne serait pas une reine l’image de feu son père, mais elle ne se laisserait pas faire pour autant par les usurpateurs.

Mais trêve de rêverie. Le jour était à présent bien levé, et la reine avait une réunion, comme tous les matins, avec ses conseillers. Elle entendit Erwan lui faire part de ses sentiments de joie quant à l’acceptation de ses services auprès d’elle, et cela lui tira un sourire et un regard bienveillant.

-J’en suis ravie, dit-elle en le regardant.

Une question lui brûlait les lèvres. Si Erwan ne craignait pas les dragons, il était peut-être le seul être humain de Meereen à part Daeny elle-même, à avoir cette opinion positive.

-Penses-tu que je peux laisser ainsi libres mes dragons?

Cette question, elle l'avait murmurée. Comme si elle se la posait à elle-même.

Puis, elle tourna le dos au balcon et au panorama qui s’offrait à elle, fixant ses pupilles sur la lourde porte en bois située à quelques mètres d’eux, qui donnait sur le corridor.

-Une longue journée de travail m’attend. Nous nous reverrons plus tard. Je te ferai quérir. En attendant… eh bien profite de la journée ensoleillée.

Puis, sans mot dire, Daenerys se dirigea d’un pas léger vers la porte. Il y avait de nombreux sujets à aborder ce matin-là, comme la manière de se tenir informé de ce qui se passait à Westeros. Ce que faisaient les Barathéon et les Lannister avait son trône.

“J’en suis ravie”

Dit la magnifique reine qui semblait être aussi sincère. C’est assez bizarre après tous ces années à rêver d’elle, la voir en réalité me paraît irréel. Pourtant, elle se tient devant moi, réelle et digne de son héritage. Oui, elle me semble une reine confiante et fleurissante. Elle me semble différente de son père. Oui, j’existais il y a 16 ans, jeune, mais à neuf ans, je savais ce qui se passait à Westeros. La clarté du jour fit son apparition, révélant encore plus la beauté de ma reine. Je me surpris à regarder ses beaux yeux, je pu déceler une couleur unique que j’ai jamais vue chez un être vivant. Elle a des reflets violets dans sa couleur de yeux. Woah, c’est tout simplement superbe. Je ne pu m’empêcher de lui confier :

« Vous avez de beaux yeux. »

Oui quoi, un regard améthyste est rare, voir unique? Je rougis un peu, non je n’avais pas honte, peut-être un peu timide. Je ne trouvais pas que c’était déplacé, complimenter n’a jamais été un comportement désobligeant à ce que je sache. Enfin, je me ressaisis, je ne voulais pas me faire passer pour un flemmard qui fait que mater sa reine. Je sentis la présence de ses dragons se réduire, au point que je ne sais plus si je peux les sentir ou pas. La Khaleesi me posa une question, un sujet beaucoup plus sérieux. Elle me demanda si elle pouvait laisser ses dragons en liberté. En tout cas, je sais déjà la réponse, les mettre en cage serait juste déshonorer ces créatures divines. Je suis persuadé que de les laisser en liberté est la seule chose à faire. Je lui répondis :

« J’Imagine que vous doutez de ma réponse...Les mettre en cage ou les enchaîner est une solution que je ne peux soutenir. Cependant, si vous voulez savoir si vous pouvez les laisser libre...je dirais que oui. Par contre, ils sont encore des enfants, voire des adolescents, et qu’est-ce qu’ils font ceux-ci dans la nature sans supervision? Ça peut facilement déraper, alors oui, les laisser en liberté est la bonne chose à faire, mais tout en gardant un oeil attentif sur eux. »

Dis-je tout simplement, j’ouvris bien sûr cette porte, si elle me demandait de leur enseigner, je serais plus que honorer de pouvoir enseigner à ses enfants dragons. Elle se leva en s’éloignant de la rambarde. Elle se tourna vers moi en me souhaitant une bonne journée et qu’elle va avoir de mes services plus tard. Je baissai la tête afin de faire une révérence courte, mais élégante. Puis je lui dis :

« Je vous souhaite également une excellente journée ma Reine. Bien sûr, je serais prêt à vous conseiller lorsque vous aurez besoin de moi. »

Puis je lui fis un dernier sourire afin de la laisser partir puisqu’elle a d’importantes choses à faire pour gérer son royaume. Qu’allais-je faire de ma journée? Je ne sais pas encore peut-être aller fouiner au marché de Meereen. En tout cas, je ne dois pas trop m’occuper pour ne pas manquer l’appelle de ma reine. Mon regard se porta à nouveau vers le beau paysage qui était aussi beau à contempler le jour.